Billet du Directeur

Madame, Monsieur, Chers Parents,

Les établissements scolaires de Renens, et le nôtre en particulier, œuvrent depuis plusieurs années déjà dans le sens de la meilleure intégration possible des élèves dits à besoins particuliers. Ce travail inclusif est le fruit de collaborations toujours plus fortes et qualitatives entre les enseignants des classes ordinaires et les autres professionnels travaillant au sein de nos structures : enseignants spécialisés, psychologues, psychomotriciens, logopédistes et, depuis quelques années, assistants à l’intégration. Toutes ces personnes travaillent en effet main dans la main afin de relever un défi : assurer à tous les élèves, y compris ceux frappés de trouble(s) ou de handicap(s), leur maintien dans les classes ordinaires et, partant, leur permettre d’accéder plus tard à une meilleure autonomie via une formation professionnelle. Et c’est là, dans le fond, une des missions essentielles de l’école pour tous les élèves dont elle a la charge, y compris, pour ceux qui suivront un parcours sans difficulté particulière.

Si nous sommes bien évidemment fiers de relever ce défi, celui-ci recouvre néanmoins une somme considérable de réalités complexes que tous les professionnels ont à gérer quotidiennement, et qui ont modifié la pratique enseignante en profondeur. Ainsi, de nombreuses compétences nouvelles sont aujourd’hui demandées aux enseignants tant en termes de suivis individualisés des élèves, que de collaborations avec d’autres professionnels. Un enseignant peut en effet enchaîner, après sa classe, des heures de rencontres en réseaux pluridisciplinaires afin de statuer sur la situation d’un élève, ou encore en entretiens avec des parents, ou autres institutions. Dans toutes ces situations, sur la base de ses observations, il lui sera demandé une analyse fine – à forte compétence ajoutée – de la situation de tel ou tel élève, qu’il formalisera ensuite sous forme d’un rapport ou d’un compte rendu d’entretien. Il est donc bien loin le temps où la mission de l’enseignant se limitait à l’apprentissage de la lecture, de l’écriture et du calcul en dehors de toute considération plus large, et c’est évidemment une bonne chose. Mais prenons garde à prendre soin de toutes ces personnes qui, au nom du défi de l’inclusion de tous leurs élèves – défi auquel elles adhèrent pleinement par ailleurs – travaillent sans compter leurs efforts, dans leur classe, hors de celle-ci, chez eux, le soir, le week-end, ou encore en formations qualifiantes. En fin de compte, le risque est bien réel que ce soient eux, celles et ceux qui ont fait vœu de soutenir les plus faibles, qui se retrouvent fragilisés par une inflation de leur charge de travail, au-delà du raisonnable.

À l’heure où le DFJC cherche à améliorer l’inclusion scolaire sur le plan cantonal via le Concept 360, soyons tous attentifs à maintenir, pour l’ensemble des acteurs de nos établissements, un climat et une qualité des conditions de travail préservés. Car, sans l’adhésion pleine et entière de ces femmes et ces hommes, la politique inclusive de terrain, au quotidien, et que nous appelons pourtant de nos vœux, pourrait s’en trouver lourdement freinée.

Arnaud Aguet, Directeur